Bio

Ma démarche

Sculpter le vivant et fixer son énergie.
Considérer le corps, le mouvement, l’espace, comme des matériaux et entretenir avec eux un rapport direct et intuitif.
Trouver en nous-même le plus humble mais aussi le plus complexe : la substance de la chair, la mémoire du corps, l’inconstance de notre identité.
Observer avec toujours autant d’attention l’absurde, le néant et tout ce qui est vain pour mieux guetter le surgissement d’un instant d’émotion, sauvage, pudique, qui n’a besoin d’aucun cadre et encore moins de mots pour être partagé.
Cultiver le risque, le questionnement, défendre l’émotion et ce qu’il reste en nous d’instinctif, d’organique, de bancal, d’humain.
Ne rien suggérer, ne rien signifier, fabriquer simplement un instant, un espace ou nous serions nous-même, absolument, en tant qu’être pluriel, inconstant, et périssable.

Mon parcours

C’est après des études de stylisme que je me suis dirigée vers les arts plastiques.
 A travers la peinture, la sculpture, la gravure se sont révélés trois grands axes de travail : capter le vivant, questionner notre relation au corps et au mouvement, inventer de nouvelles façons d’entrer en contact avec l’autre.

L’installation comme espace de partage m’a semblé un moyen efficace de se confronter à ces questions. Construire un endroit hors du temps et de l’espace habituels pour plonger le spectateur dans un univers inconnu, bousculer ses repères mais aussi créer un environnement rassurant qui lui permette de s’écouter, de s’observer, de lâcher prise, de construire avec l’autre des échanges inattendus et d’apercevoir en lui des profondeurs insoupçonnées.

Le papier comme matériau s’est ensuite doucement imposé à moi. La douceur de cette presque peau, sa souplesse et sa résistance, sa transparence et parfois son opacité, sa légèreté et sa densité, bref, l’incroyable multiplicité de ses formes et de ses propriétés plastiques, malgré son apparente simplicité, m’a séduite sans même que je m’en aperçoive.
Les gestes de la couture me sont ensuite naturellement revenus : mesurer, tracer, coudre, assembler et surtout découper.

Découper comme on dessine pour faire naitre des mondes.
Découper comme on sculpte, pour créer des volumes, pour révéler la forme par les vides.
Découper comme on grave pour révéler la texture, le grain.
Découper pour le geste, pour la musique, pour le vide que l’on fait en soi.

Le papier découpé est enfin devenu théâtre d’ombre, faire apparaître et disparaître, grâce à la lumière des figures mouvantes et suspendues pour raconter des histoires sans mots au spectateur et l’inviter à la contemplation dans cet univers blanc fait de “presque rien”.